Contexte : les éléphants en Thaïlande
La Thaïlande a une longue histoire de cohabitation entre les éléphants et les humains. Ces animaux ont joué un rôle important dans la société thaïlandaises pendant des siècles. Ils étaient utilisés pour l’agriculture, le transport, la construction ou même la guerre. Ces animaux étaient autrefois considérés comme des symboles de pouvoir royal.
Ils sont ensuite devenu des outils touristiques. Malheureusement, il y a eu beaucoup de dérives impactant le bien-être des animaux. Certains éléphants ont été maltraités, soumis à des conditions de vie difficiles et exploités pour répondre à la demande touristique. La Thaïlande a alors pris des mesures pour les protéger et promouvoir leur conservation.
Des sanctuaires ont été créés afin d’offrir un environnement plus favorable aux éléphants secourus de mauvaises conditions. La Thaïlande a même introduit des lois et réglementations visant à les protéger. En 2018, le gouvernement a interdit les promenades à dos d’éléphant dans les parcs nationaux. Même s’il reste du chemin à parcourir, c’est un bon début.
Baan Mama : un sanctuaire respectueux des éléphants 🐘
Lors de notre séjour en Thaïlande, nous avons eu la chance de vivre une journée privilégiée avec deux éléphantes dans le refuge de Baan Mama. Ce dernier a été fondé par Brigitte, une Belge et maintenant géré par un couple de français.
Rencontrer les éléphants en Thaïlande est une activité phare lors d’un voyage au pays du sourire. Le bien-être animal étant très important pour moi, j’ai choisi ce sanctuaire après plusieurs recherches. Contrairement aux attractions touristiques traditionnelles qui offrent des promenades à dos d’éléphant ou des spectacles, Baan Mama se concentre sur la réhabilitation et les soins d’éléphants sauvés de conditions abusives ou de travaux forcés.
Déroulé d'une journée
L'heure du petit-déjeuner
Nous arrivons à 9h chez Baan Mama et Tao et Punsap, les deux éléphantes nous attendent déjà impatiemment pour le petit déjeuner. Depuis une terrasse, nous faisons donc leur connaissance en leur donnant des bananes. En sachant qu’un éléphant d’Asie peut manger jusqu’à 300 kilos par jour, je vous laisse imaginer leur appétit.
C’est impressionnant d’être aussi près d’elles et de pouvoir interagir avec.
Une petite balade pour se dégourdir les pattes
Nous partons ensuite pour une petite balade en compagnie des deux éléphantes. C’est incroyable de pouvoir passer un moment comme celui-ci à marcher à leurs côtés et à les regarder évoluer dans la nature. La balade n’est pas très longue car les éléphantes passent une grande partie du temps à manger. Elle font une longue pause dans le champ pour savourer des branches, racines et cie … Pendant ce temps Marjolaine nous apprend des choses sur l’histoire des deux éléphantes mais aussi sur l’animal en général.
Une baignade pour se détendre
Nous retournons ensuite au sanctuaire et plus précisément au bord de la petite rivière kwaï afin que les éléphantes puissent se rafraîchir. Il y a encore peu, elles ne pouvaient pas être toutes les deux dans l’eau en même temps. Mais, peu à peu, elles ont appris à se côtoyer. Tao y va donc en première, on sent tout de suite qu’elle est bien. Elle se met dans l’eau jusqu’au yeux et ne bouge plus, elle somnole presque par moment. Puis Punsap la rejoint ensuite en s’amusant avec un bambou trouvé sur le côté.
Pause déjeuner
C’est ensuite à notre tour de faire une pause sur la terrasse au bord de la rivière. Nous commandons un Mojito pour accompagner notre Pad Thaï. C’est intéressant car nous déjeunons avec Marjolaine et son mari et nous leur posons pas mal de questions sur la vie en Thaïlande et leur expatriation.
Après-midi : balade, baignade et goûter
A 14h, nous repartons avec les deux mahouts* pour la baignade qui sera un peu différente de celle de ce matin. Ambre s’apprête à vivre un moment qui restera gravé dans sa mémoire. Nous avons la chance incroyable d’être les seuls visiteurs du jour et les éléphantes sont zen. Le mahout propose donc à Ambre de se joindre à elles pour la baignade. La voici donc dans la rivière à côté de ces mastodontes 😍 Elle aura même droit de faire un câlin et un bisou à Punsap.
On m’a demandé plusieurs fois si je n’avais pas eu peur pour elle et absolument pas. Dès le matin, j’ai vu la relation qu’ont les mahouts avec leur éléphante et je leur ai fait confiance. S’ils auraient senti que l’éléphante n’était pas ok pour le faire, ils ne l’auraient pas proposé.
* Un mahout ou Cornac est à la fois le maître, le guide et le soigneur d’un éléphant.
Il est ensuite l’heure de repartir en balade avec les éléphantes, ce qui permet à Ambre de sécher durant le trajet 😉 De nouveau, nous les menons au champ ou nous les regardons s’asperger de terre et gratter le sol pour trouver des racines. Nous les observons ainsi faire leur vie pendant une bonne heure assis à l’ombre un peu plus loin.
Puis, il est déjà l’heure de rejoindre le refuge. Quelques dernières bananes données et des photos souvenirs entre les deux éléphantes (autant vous dire que du haut de mon 1m50, je n’en menais pas large 😅) et il est déjà l’heure de dire au revoir à ces deux mémères.
Mon bilan
De nombreux refuges jouent sur le côté respectueux pour attirer des visiteurs sans l’être vraiment. Certains pensent qu’à partir du moment où l’on a un contact avec l’animal, ce n’est pas un refuge respectueux. Je ne suis pas d’accord et je trouve que Baan Mama en est un bel exemple.
Tout d’abord, ici, on n’accueille que des petits groupes (maximum une dizaine de personnes). Il n’y a que 2 éléphantes, on est donc bien loin des gros refuges qui accueillent beaucoup de monde. Je pense que ce point joue déjà grandement sur le bien-être de l’animal. Un animal stressé ou mal, ça se voit. J’ai vu ici 2 éléphantes en formes et détendues avec une belle relation avec leur mahout.
De plus, ici, on est honnête et sincère. Oui, le mahout possède un dago (manche avec un crochet en métal) mais on nous explique pourquoi, à quoi ça sert et dans quel cas et comment il est utilisé. Quand les choses sont expliquées on peut alors mieux les comprendre. J’ai bien aimé l’exemple de Marjolaine : ça ne choque pas un cheval à qui l’on met un mors et qu’on utilise une cravache. La peau des éléphants mesure plusieurs centimètres d’épaisseur donc un léger coup de dago est l’équivalent d’un petit coup de cure dent sur notre peau.
Et oui, les éléphantes sont attachées la nuit. Pourquoi ? pour qu’elles ne causent pas de dégâts et aillent dévaliser les cultures. Ces animaux ont été domestiqués et il n’est donc plus possible de les relâcher dans la nature.
Bref, tout le monde a beaucoup d’idées reçues sur le sujet et j’ai trouvé cette journée très instructive.
Infos pratiques
➡️ Le sanctuaire se trouve à 20 minutes de Kanchanaburi.
➡️ Une journée de 9h à 17h comme nous l’avons fait vous coûtera 3 000 baths (77€) par adulte et 1 800 baths (20.50€) par enfant (moins de 12 ans). Le prix comprend le déjeuner ainsi que le transfert depuis Kanchanaburi qui se trouve à 20 minutes. Si vous êtes plus loin Marjolaine peut organiser un transfert depuis votre hôtel. Pour notre part 1 600 baths (41€) pour rejoindre le Mida Resort.
➡️ Si vous souhaitez prolonger l’expérience, il existe aussi des formules 2 jours 1 nuit et des séjours d’écovolontariat.
Où dormir dans les environs ?
Nous logions pour notre part au Mida Resort en villa avec piscine privée et j’ai eu un énorme coup de coeur pour ce complexe dans la jungle au bord de la rivière Kwaï. On y trouve pour tous les budgets. En effet, ils proposent des emplacements de camping aux villas avec piscine en passant par des chambres d’hôtel traditionnelles. Le cadre et les équipements sont justes incroyables !